Lors d'un colloque organisé lors du dernier Space de Rennes, l'ITAVI a présenté les résultats d'une enquête portant sur l'évaluation des consommations d'antibiotiques dans les filières avicoles françaises. L'indicateur retenu repose sur un index de fréquence des traitements (IFTA : nombre de jours d'administration d'antibiotiques / durée d'élevage).
Les résultats proviennent d'élevages tirés au sort et acceptant de participer à cette enquête. Par conséquent, les données obtenues et présentées dans le graphe ci-dessous doivent être considérées avant tout comme des tendances, des ordres de grandeur, plus qu'en tant que consommations précises.
Parmi les différents segments étudiés, ceux présentant l'IFTA le plus élevé sont les cailles Label Rouge, les dindes, le poulet lourd, le poulet export.
Ces résultats montrent que la définition d'un indicateur avicole unique, toutes productions confondues, n'a pas de pertinence élevée car il ne reflète pas la diversité de la situation sur le terrain.
Parallèlement, ces résultats démontrent l'intérêt de comprendre, dans le détail, les raisons de traitements antibiotiques fréquents, afin de pouvoir apporter, spéculation par spéculation, voire élevage par élevage, les solutions adaptées tenant compte des spécificités d'espèces et de production.
A titre d'exemple, le taux élevé de l'IFTA en cailles Label Rouge (comparé à celui assez bas des cailles standard) permet d'émettre différentes hypothèses, par exemple, sur la prévalence élevée de germes (E.Coli, Salmonelles) chez ces reproducteurs cailles Label Rouge (concentrés dans quelques élevages où la transmission verticale favorise ensuite la contamination des issues), entraînant ensuite de multiples traitements antibiotiques chez les cailleteaux issus de ces reproducteurs.
Concernant les dindes, tous les types de production sont concernés par une consommation relativement élevée d'antibiotiques. Ceci est probablement à mettre en relation avec la sensibilité de cette espèce aux infections respiratoires d'une part, et aux troubles digestifs également fréquents en élevage de dindes. L'accent devra être mis sur 4 points majeurs pour réduire l'incidence de ces problèmes, et donc réduire l'usage des antibiotiques : la gestion de l'ambiance en bâtiment dindes, la réussite de la vaccination contre les principales maladies virales (Newcastle et RTI), la qualité bactériologique de l'eau de boisson, la qualité de l'aliment (présentation et formulation).