Le ministère de l'Agriculture français vient de publier les résultats provisoires du premier plan EcoAntibio démarré en 2012. Pour rappel, le plan prévoit une réduction de 25% de l'exposition des animaux aux antibiotiques au cours des 5 années pleines (2012-2016).

A ce jour, la baisse obtenue atteint environ 20%, ce qui est de bon augure pour réussir le pari des 25%. On notera particulièrement des baisses de 22% et 21% pour respectivement les fluoroquinolones et les céphalosporines de 3e et 4e génération, et de plus de 25% pour la colistine.

Parallèlement à ces bons chiffres, les données du Resapath montrent une tendance à la baisse de l'antibiorésistance pour la plupart des antibiotiques et dans toutes les filières.

Ces résultats sont encourageants, prometteurs, c'est évident, et doivent renforcer tous les acteurs de la santé et de la production animales à mettre leurs pas dans le plan EcoAntibio tunisien.

Cependant, il faut souligner que le niveau probable de l'antibiorésistance en Tunisie est beaucoup plus alarmant que ne l'était celui observé en France au démarrage du plan EcoAntibio français : à titre d'exemple, alors que la sensibilité des souches aviaires des E.Coli pathogènes était d'environ 90% en France, cette sensibilité est aujourd'hui en Tunisie d'à peine 30%.

Il est donc urgent de redresser ce cap et, encore une fois, que les mesures proposées par notre plan EcoAntibio tunisien soient lues, comprises, et appliquées par chacun, décideurs politiques, laboratoires pharmaceutiques, vétérinaires, éleveurs.