La résistance aux anthelminthiques est devenue une contrainte majeure pour le contrôle des strongles gastro-intestinaux chez les ruminants. Sa prise en compte remet en question l’approche traditionnelle.
Afin de préserver l'efficacité des anthelminthiques actuellement disponibles, une stratégie efficace a été proposée par les chercheurs et étudiée à travers plusieurs projets européens (PARASOL, GLOWORM). Elle consiste en le maintien d'une population de parasites en refuge ce qui signifie qu'un certain nombre de nématodes ne seront pas exposés aux anthelminthiques. La descendance des parasites non exposés fournit une source de vers moins résistants qui peuvent diluer la population de vers résistants aux anthelminthiques, et donc réduire le taux de développement de résistance (Kenyon et al., 2009; Charlier et al., 2014b). Il a été démontré que la proportion de la population de parasites dans les refuges est importante pour influencer le taux de développement de la résistance. De toute évidence, les programmes de contrôle basés sur l'utilisation systématique répétée d'anthelminthiques laissent relativement peu ou pas de parasites dans les refuges et sélectionnent fortement pour la résistance. Au contraire, les traitements sélectifs sont des stratégies basées sur les refuges qui peuvent optimiser les traitements anthelminthiques tout en ralentissant le développement des résistances.